BOLLEZEELE Notre Dame de la Visitation, son histoire
Cette dévotion est très ancienne, déjà avant le 13ème siècle, un pèlerinage s’y faisait à Notre Dame de la Visitation. La Vierge apparut à une époque indéterminée, sur les bords de l’Yser, sous la forme d’une statue de pierre au pied de laquelle coulait une fontaine.
Deux fois, on transporta cette statue devant l’église paroissiale de BOLLEZEELE sans apparat ; et chaque fois la statue revint au point de départ, en suivant un chemin que l’on marqua au fil rouge. Ce fut alors qu’on décida d’organiser une procession solennelle et que l’on vint à une troisième reprise chercher la statue, qui, cette fois, demeura à l’église.
La route suivie porta longtemps le nom de “chemin de la procession”. C’est en souvenir de cet événement que les pèlerins prenaient à l’autel de Notre Dame le fil rouge béni qu’ils portaient au bras.
En 1429, un enfant mort sans baptême avait été enfoui en terre profane. Vivement affligée du malheur de son enfant, la mère, encore alitée, reçoit en songe de l’ordre de l’exhumer.
Son mari, avisé du fait, trouve qu’il n’y a pas à s’occuper d’un songe. Mais il fait le même rêve et entend à plusieurs reprises le même ordre. Il finit par acquiescer aux sollicitations de sa femme et demande la personne qui avait enterré l’enfant. Moyennant salaire, l’exhumation sera faite.
Quinze jours s’écoulèrent ; on était en plein hiver. Enfin, le petit cadavre est exhumé, présenté à ses parents et de là porté à l’autel de Notre Dame de BOLLEZEELE.
Pendant qu’il y repose, ô prodige ! on le voit soudain palpiter et renaître à la vie, il reçoit le baptême, expire de nouveau, et est, cette fois, déposé en terre sainte.
Vers 1510, le fléau de la peste désola la Flandre. On eut recours à Notre Dame de BOLLEZEELE et le fléau cessa. En reconnaissance, beaucoup de paroisses firent le voeu d’une pèlerinage annuel.
En 1650, les jésuites de Saint-Omer, en reconnaissance de la protection visible dont Notre Dame de la Visitation avait entouré leur collège, tandis que la peste décimait leur quartier, envoyèrent pour sa chapelle une lampe d’argent avec cette inscription :
“à l’auguste vierge Marie de Bollezeele qui délivre de la peste”.
Plus tard, ils offrirent une châsse en argent renfermant des cheveux de la sainte vierge et un calice également en argent, où se lisaient ces mots :
“offert par le séminaire anglais de Saint-Omer, à la bienheureuse vierge de Bollezeele, l’an du seigneur 1687”.
L’épouse de Jacques II, roi d’Angleterre, Marie-Thérèse, de l’illustre famille des ducs de Modène, ayant appris que la Sainte Vierge se faisait depuis longtemps connaître dans la paroisse de Bollezeele par d’éclatants miracles et qu’un grand nombre de femmes stériles avaient eu le bonheur de devenir mère en allant à ce sanctuaire honorer le mystère de la Visitation, demande des prières dans la chapelle. Elle désirait ardemment un fils, et le 20 mai 1688, elle mettait au monde le Prince de Galles. La reine d’Angleterre accouche non seulement sans péril ni douleur, mais son âme fut inondée d’une joie indicible. Aussi, tous ceux qui furent témoins de son bonheur, regardèrent cet enfant comme un don du ciel.
En 1621, la princesse Isabelle, épouse du prince Albert, entreprit le pèlerinage de Bollezeele pour obtenir un fils. Elle fit publiquement la communion dans la chapelle, elle y laissa de riches présents, qui constituaient en une chaîne d’or, une chasuble brodée de ses mains et un reliquaire contenant les cheveux de la Sainte Vierge.
En 1776, l’abbesse de Ravensberghe donne à notre église une relique de la Sainte Croix.
En 1859, tout le petit peuple de Bollezeele est témoin de la protection de la Vierge. En effet, cette année là, une grêle épouvantable ravagea toutes les paroisses voisines alors que “Bollezeele” seul fut épargné.