Eucharistie Sacrement de la Miséricorde lors des obsèques chrétiennes
L’eucharistie lors des obsèques elles-mêmes n’est certes pas un dû ou un droit pour les proches d’un défunt mais l’absence d’Eucharistie ne peut pas devenir une loi.
(Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE)
Approuvé par les évêques de France
L’intégralité du texte de Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE se trouve à la fin de ce sujet.
Si vous souhaitez la célébration de l’Eucharistie aux funérailles, votre prêtre est tenu d’accepter (Synode 2015).
Lorsque des personnes ont vécu toute leur vie en participant à l’eucharistie dominicale, voire davantage, lorsque, dans leurs familles, des personnes communieront parce que c’est aussi leur pratique habituelle, et lorsqu’un prêtre pourra le faire volontiers, pourquoi faudrait-il nourrir un conflit qui laissera dans la mémoire de beaucoup le sentiment que l’Église est davantage soucieuse de règles qu’elle impose que d’un service fraternel qui soutient la foi ?
(Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE)
Du vécu…
Le mari d’une amie est décédé d’un cancer.
Elle a demandé au prêtre la célébration de l’Eucharistie lors de ses funérailles ; le prêtre a refusé…
Mon amie s’est effondrée suite à cette décision : résultat, elle n’arrivait plus par la suite à rentrer dans une Église.
En toute circonstance, on ne peut oublier que la célébration des obsèques chrétiennes est l’un des moments privilégiés pour témoigner de la foi au Christ et pour entrer dans le mystère pascal.
(Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE)
Jésus dans l’Évangile privilégie toujours les personnes au-delà des règles
On invoque quelquefois le besoin de traiter tout le monde de la même façon, selon un principe d’égalité, et donc d’interdire à tous ce que l’on ne pourrait pratiquer que pour quelques-uns.
C’est ajouter une règle qui est bien peu évangélique et pastorale : Jésus dans l’Évangile privilégie toujours les personnes au-delà des règles, et la pastorale c’est vraiment l’art du discernement des situations.
(Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE)
La Messe est le Sacrifice que Dieu fait pour l’homme
« Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas au sacrifice de la messe, parce qu’elles sont les œuvres des hommes, et la Sainte Messe est l’œuvre de Dieu.
Le martyre n’est rien en comparaison : c’est le sacrifice que l’homme fait à Dieu de sa vie : la messe est le sacrifice que Dieu fait pour l’homme de son corps et de son sang. »
(Le Saint Curé d’Ars)
Ne négligeons pas la force Eucharistique pour le salut de nos défunts
Merci aux Archevêques et Évêques d’avoir laissé le choix aux familles de façon clair et net la possibilité de faire célébrer, oui ou non, l’Eucharistie lors des obsèques chrétiennes.
Intégralité du Texte de Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE
C’est la communauté chrétienne qui célèbre l’espérance fondée sur le Christ ressuscité.
De sorte qu’il est normal que les baptisés soient présents lors d’un deuil, et c’est pourquoi des équipes d’accompagnement des familles en deuil et de préparation des obsèques chrétiennes ont été constituées dons les paroisses.
Ces équipes ont besoin d’être renouvelées et régulièrement formées à l’accueil, à l’accompagnement des personnes dans la peine, à la célébration de l’espérance chrétienne, au dialogue dans la foi avec les personnes rencontrées. Nous avons à veiller à cette formation continue : le diocèse a fait et fera des propositions, les responsables de paroisses et de doyennés doivent aussi veiller à ce que ces propositions soient réellement faites aux équipes, et qu’elles soient suivies.
Avec ou sans prêtre ?
Pendant un temps, on a pu croire que ces équipes remplaceraient définitivement la présence des prêtres auprès des familles, et lors de la célébration des obsèques. Des textes de nos commissions de pastorale liturgique et sacramentelle sur ces questions ont pu envisager cette évolution mais ils recommandaient aussi d’éviter une systématisation abrupte.
Depuis quinze ans, la situation s’est montrée plus complexe qu’on ne l’aurait cru, par exemple sur le fait que les familles des défunts ne résident pas toujours sur la paroisse du défunt où sont célébrées les obsèques : le rattachement à cette communauté paroissiale précise n’est pas toujours réaliste …
En outre, l’expérience montre que les prêtres, s’ils ne peuvent pas être présents en toute circonstance, ne peuvent cependant pas être tenus à l’écart : une communauté chrétienne, ce n’est jamais tantôt les prêtres, tantôt les autres baptisés, c’est toujours les uns et les autres. On ne peut donc pas fixer un principe qui interdirait aux prêtres d’être présents aux obsèques.
On invoque quelquefois le besoin de traiter tout le monde de la même façon, selon un principe d’égalité, et donc d’interdire à tous ce que l’on ne pourrait pratiquer que pour quelques-uns.
C’est ajouter une règle qui est bien peu évangélique et pastorale : Jésus dans l’Évangile privilégie toujours les personnes au-delà des règles, et la pastorale c’est vraiment l’art du discernement des situations.
D’abord, c’est le calendrier qui détermine le plus souvent le choix.
Ensuite, les circonstances dramatiques, les liens personnels, ou d’autres critères peuvent conduire à telle décision plutôt qu’à l’application raide d’un règlement.
Notre synode provincial insiste sur la proximité avec les personnes et les familles et désire favoriser le dialogue avec elles, en Église.
Enfin, la célébration de l‘eucharistie, célébration de la Résurrection, est liée à celle des obsèques.
Il est naturel d’inviter les personnes à se joindre à une eucharistie du dimanche dans la communauté où l’on a célébré les obsèques.
Mais ce n’est pas une raison suffisante pour interdire la célébration de l’eucharistie lors des obsèques : lorsque des personnes ont vécu toute leur vie en participant à l’eucharistie dominicale, voire davantage, lorsque, dans leurs familles, des personnes communieront parce que c’est aussi leur pratique habituelle, et lorsqu’un prêtre pourra le faire volontiers, pourquoi faudrait-il nourrir un conflit qui laissera dans la mémoire de beaucoup le sentiment que l’Église est davantage soucieuse de règles qu’elle impose que d’un service fraternel qui soutient la foi ?
Il ne faut pas en conclure que l’eucharistie doit être la règle aux obsèques : chacun constate qu’elle est rarement demandée, et que c’est plutôt à nous d’inviter à la célébration d’un dimanche suivant…
L’eucharistie lors des obsèques elles-mêmes n’est certes pas un dû ou un droit pour les proches d’un défunt ; mais l’absence d’eucharistie ne peut pas devenir une loi.
En toute circonstance, on ne peut oublier que la célébration des obsèques chrétiennes est l’un des moments privilégiés pour témoigner de la foi au Christ et pour entrer dans le mystère pascal.
Le 20 mars 2015
Laurent ULRICH, Archevêque de LILLE
François Garnier, Archevêque de CAMBRAI
Jean-Paul JAEGER, Évêque d’ARRAS
Gérard COLICHE, Évêque auxiliaire de LILLE